samedi 19 mai 2007

C'est qui ce paille ?


Par Julien Martin (Rue89.com) :

L'Image livrera-t-elle son secret?
C’est quoi son nom déjà? Il me rappelle quelqu’un mais qui... Les questions sont toujours les mêmes. Mais la réponse ne vient jamais. Et pour cause: ce visage n’a pas d'identité, pire il n’existe peut-être pas. Depuis 1998, L’Image (c’est son nom officiel) s’affiche pourtant sur tous les murs, de Paris à New York, via Athènes ou Moscou.

Cinquante militants dans le monde dirigent un réseau de près de 30 000 personnes chargées de la diffuser. Et ne comptez pas sur Romain, alias Serial Buzzer, le porte-parole de ce collectif mystère, pour lever totalement le voile: "Il s’agit peut-être d’un assemblage de plusieurs photos ou le portrait d’une personne lambda. Les rumeurs les plus folles courent. Aux Etats-Unis, ça a longtemps été une rock star des années soixante-dix. En France, la carte d’étudiant de Frédéric Beigbeder!"

Quel est alors le but de ces collages intempestifs? "C’est d’abord une aventure humaine, la fédération d’individus animés par la même idéologie et persuadés qu’on n’est pas obligés de suivre les voies classiques de la communication pour créer du buzz." Tout juste apprend-on que ladite aventure connaîtra son apogée dans deux ans avec la publication d’un "manifeste qui va bousculer les idées reçues sur la place de l’art et de la communication dans la société".

En attendant, le fameux buzz se poursuit. Mais pas toujours dans le sens souhaité par les créateurs de L’Image. D’abord, de nombreux fans s’en sont emparés à leur insu et "la collent à la va-vite sur des tee-shirts ou dans des endroits qui dégradent le paysage urbain", constate Romain. Et puis, au mois de janvier, L’Image a servi à promotionner une pièce de théâtre à Paris et un concert à New York, du plein gré du collectif cette fois, mais nombre de personnes y ont vu un commencement de récupération commerciale. "Vraiment pas, se défend Romain, on n’a pas gagné un centime. C’était seulement le signe de reconnaissance d’un certain bon goût, une sorte de partage de valeurs."

Dans les prochains mois, chaque composante du collectif va se dévoiler une à une, histoire que tout le monde soit connu lors de l’aboutissement de ce travail. Un travail que Romain résume en une phrase: "La promotion qui fait l’artiste ou le degré zéro de l’art." Tout un programme pour L’Image qui, dans deux ans, "aura enfin une vraie identité".

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