jeudi 17 mai 2007

Mumia Abu Jamal, la peine de mort

Par Karim El Hadj Lemonde.fr

Jeudi 17 mai, à Philadelphie, Wesley Cook, 53 ans, plus connu sous le nom de Mumia Abu-Jamal, saura s'il mourra par injection létale ou s'il restera en vie. Après vingt-cinq années passées dans le couloir de la mort, le célèbre prisonnier afro-américain verra son dossier examiné par une cour d'appel qui a accepté de se pencher sur les conditions dans lesquelles s'est déroulé, en 1982, le procès de Mumia Abu-Jamal.

Le juge aura à se prononcer sur le sort de l'ancien militant du Black Panther Party et journaliste engagé, déjà jugé coupable du meurtre du policier Daniel Faulkner. Une première dans cette complexe affaire de meurtre où s'entrecroisent règlements de comptes politiques et lutte pour la défense des droits de l'homme.



DANS LE COULOIR DE LA MORT

Pour sauver la vie d'Abu-Jamal, devenu le symbole de la lutte contre la peine de mort – surtout en dehors des Etats-Unis –, l'avocat Robert Bryan basera sa plaidoirie sur la discrimination raciale qui, selon lui, a incité les jurés en 1982, année du procès, à requérir la condamnation à mort contre son client. Pour Jacky Hortaut, du Collectif unitaire national de soutien à Mumia Abu-Jamal, la tenue d'une cour d'appel représente "une lueur d'espoir" pour Mumia Abu-Jamal.

Toutefois, tempère-t-il, Mumia encourt aussi "un risque important" lourd de conséquences. En effet, le juge peut confirmer l'exécution du détenu, estimant qu'aucun nouvel élément n'a été apporté au dossier. Cette décision induirait dans les prochaines semaines une nouvelle ordonnance d'exécution. Dans ce cas, les défenseurs du journaliste se lanceront dans de nouvelles procédures afin de retarder la mise à mort. Mais le magistrat peut tout aussi bien commuer la peine capitale en prison à perpétuité sans remise de peine. Enfin, et là réside l'espoir de la défense, à l'issue de l'audience, le juge peut décider l'ouverture d'un nouveau procès. Dans ce cas, précise Jacky Hortaut, "Mumia Abu-Jamal aurait toutes les chances de prouver son innocence" et vivre libre.

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